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Chapitre 2


La clique des méchants




Burgers, Bobos et pesticides : les ennemis attaquent
​de toutes parts.


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Eperviers, la menace fantôme

Un nouveau prédateur, l'épervier, a fait son retour en ville et constitue une nouvelle menace pour le moineau domestique, déjà fragilisé. Pour appuyer cet argument, le vice-président du Corif, Frédéric Malher, cite l’exemple d’un couple d’éperviers installé à Hyde Park, dans Londres. Autour de leur nid, le nombre de cadavres de moineaux retrouvés est impressionnant : il représentait trois fois la population estimée pour le quartier.


Le moineau urbain : gras et feignant ?



Nos restes de fast food attirent les moineaux domestiques, habitués des terrasses citadines. Résultat ? Ils sont plus gras et plus petits que leurs semblables en milieu rural, selon une étude réalisée par le Centre d'études biologiques de Chizé (CEBC), entre 2012 et 2015.

Deux explications possibles. « Les moineaux urbains mangent tous les déchets humains. C'est une nourriture beaucoup plus grasse, riche en lipides et glucides », explique Alizée Meillère, scientifique au CEBC. « C'est peut-être une solution de facilité : les moineaux ne s'embêtent pas à chercher des insectes et mangent tout ce qu'il y a à disposition. » Autre hypothèse avancée par la chercheuse :

« Pendant leur phase de développement, les oisillons sont censés manger des insectes, très riches en protéines. Mais en ville, les insectes sont trop peu nombreux ou de mauvaise qualité. »

Les Bobos chassent les moineaux


Lorsqu'un quartier populaire s'embourgeoise, les façades sont rénovées.
Conséquence : les cavités dans lesquelles les moineaux nichent disparaissent.
Les naturalistes observent ainsi dès 2008 une baisse importante du nombre
de moineaux dans le XIe arrondissement parisien. La rénovation des cours intérieures supprime les herbes folles, source de nourriture riche en graines et en insectes.
Selon Frédéric Malher, vice-président du Centre ornithologique d'Ile-de-France,
cet environnement urbain plus maîtrisé nuit aux moineaux :




À la campagne, de plus en plus de moineaux friquets subissent la crise du logement. Le regroupement des petites parcelles en champs immenses a supprimé les haies agricoles. Il s’agit pourtant d’un lieu de nidification privilégié et d'une source d'alimentation :

Le son qui tue


À cause du bruit urbain, les moineaux adultes « entendent moins les sons des prédateurs ». Ils sont donc plus exposés à leurs attaques, quitte à se préserver au détriment de leurs oisillons.


Selon Alizée Meillère, scientifique au Centre d'études biologiques de Chizé, une exposition prématurée au bruit réduirait même la longévité des moineaux. « Les moineaux – comme les êtres humains – ont des télomères au bout de leurs chromosomes. » Le rétrécissement des télomères, responsable du vieillissement des cellules, est « plus marqué chez les moineaux juvéniles exposés au bruit que chez ceux qui ne le sont pas. A long terme, leur longévité pourrait être réduite », estime la chercheuse.

La fin des asticots


L'usage de pesticides, par les professionnels comme par les particuliers, détruit la principale ressource alimentaire des oiseaux : les insectes. « Les données du STOC, suivi temporel des oiseaux communs, ont montré que les oiseaux les plus touchés sont ceux vivant en milieux agricoles », détaille Frédéric Malher. En Ile-de-France, 49 % des terres sont agricoles. Le naturaliste va jusqu'à dénoncer une « génération Roundup ».

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Identifiez les cinq ennemis du moineau

Chapitre 2
​La clique des méchants