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Ding Hao/Shanghai People's Fine Arts Publishing House

Chapitre 3

Le moineau disparaît, et après ?

Une vie sans moineaux :
ciao la bonne humeur,
bonjour les insectes grouillants
et les pigeons sales.

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Insectes et pigeons, l'invasion ?


Si le moineau disparaissait des villes, d'autres oiseaux comme le pigeon viendraient prendre sa place. « Les populations de moineaux déclinent. Résultat ? Les pigeons ont moins de concurrence pour se nourrir et prolifèrent », explique Alizée Meillère, scientifique au Centre d'études biologiques de Chizé.


À la campagne, les moineaux ne joueraient leur rôle de régulateur : une menace pour les récoltes. « C'est certain, il y aura un problème de contrôle naturel des insectes », affirme Maxime Zucca, naturaliste. Et ce dernier de prédire avec pessimisme : « A terme, les pesticides remplaceront les prédateurs naturels. »

Moineau, rayon de soleil


La disparition du moineau ne serait pas une bonne nouvelle pour l'Homme. « Les moineaux sont des vertébrés comme nous. Au niveau physiologique, l'Homme et le moineau partagent des caractéristiques communes, telle que l'hormone de stress », déclare Alizée Meillère. « S'il y a des modifications importantes dans l'environnement de ces petits oiseaux, il y a de fortes chances pour qu'on les subisse aussi. »


Et si la disparition du moineau jouait sur notre moral ? Frédéric Malher, vice-président du Centre ornithologique d'Ile-de-France, avance que « la proximité de la nature, même la plus infime, est un élément du bien-vivre en ville pour les humains. S'il n'y a que du béton et des chiens dans Paris, il pourrait y avoir des conséquences sur la santé psychologique humaine ».

Quand Mao exterminait
les moineaux



En 1958, le parti communiste chinois de Mao Zedong lance un programme d'élimination de quatre « nuisibles », accusés entre autres, de dévorer les récoltes : moustiques, mouches, rats… et moineaux. Certains estimaient leur population à des centaines de millions.

Pour les éliminer, les paysans faisaient du bruit pendant des heures pour les effrayer. D'épuisement, ils finissaient par mourir en vol.


Un remède pire que le mal : en moins de deux ans, sans moineaux pour les menacer, les insectes s'étaient multipliés au point de dévorer les récoltes du pays.


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Chapitre 3
Le moineau disparaît, et après ?